C’était un matin brumeux à Ubud, Bali. Le jour se levait lentement sur les rizières. Des volutes d’encens flottaient déjà dans l’air, et les premières offrandes étaient déposées devant les portes, en silence. Une femme m’a souri, les mains pleines de fleurs et de riz. J’ai suivi la petite rue jusqu’au temple, encore désert. Seuls les coqs, les feuilles, et le bruit d’un ruisseau accompagnaient mes pas. L’Indonésie venait de commencer.
Un peu plus tard, j’ai partagé un café avec un artisan qui sculpte le bois depuis qu’il est enfant. Il m’a raconté que chaque geste, chaque ligne, devait porter un sens. Ici, tout est sacré, m’a-t-il dit. Même le quotidien. Même le silence.
Puis ce fut Java. Réveil à 3h du matin, veste sur les épaules, lampe frontale. Le vent était froid quand nous avons gravi les pentes du volcan Bromo. Là-haut, à l’aube, les nuages s’ouvraient lentement. En bas, les cendres, les cratères, un monde minéral. Et cette lumière… irréelle.
J’ai terminé le voyage sur une plage. Un poisson grillé sur une feuille de bananier, les pieds dans le sable. Un enfant riait dans les vagues. Une barque passait au loin. Et j’ai pensé : ce pays murmure plus qu’il ne parle. Il touche sans bruit.